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Qualité des sols : un état des lieux plutôt positif selon le Gis Sol

Posté par be Api le 05/05/2017

Créé en 2001, le Groupement d’intérêt Scientifique Sol (Gis Sol) fédère plusieurs ministères (agriculture, écologie) et organismes publics (ADEME, IGN, INRA, IRD). Sa mission consiste à réaliser un inventaire géographique des sols et à assurer le suivi de leurs propriétés et de leur qualité. Les menaces susceptibles d’altérer les sols, quantitativement et qualitativement, sont nombreuses : pollution, érosion, extraction, compaction, imperméabilisation, artificialisation, salinisation, eutrophisation, désertification…

Déséquilibres en phosphore

L’état des réserves minérales dans les sols est un bon indicateur de leur aptitude à fournir les minéraux nécessaires à la croissance et au développement des plantes. A cet égard, les sols agricoles français ne présentent pas d’évolution mesurable de leur acidité, ce qui indique une bonne gestion à l’échelle nationale. Ils ne montrent pas non plus de baisse mesurable de leurs teneurs en potassium, malgré une diminution importante des apports minéraux externes. En revanche, le Gis Sol fait état de teneurs en phosphore relativement faibles pour de nombreux sols, posant la question de la durabilité du système agricole. A l’inverse, l’augmentation des teneurs en phosphore des sols dans les régions d’élevage concentré, reste très préoccupante en raison de son impact sur la qualité des eaux et sur l’eutrophisation des milieux. Cette juxtaposition de situations d’excédents et d’insuffisances potentielles soulève la question d’une meilleure valorisation des effluents d’élevage pour corriger les deux situations.

Erosion inquiétante

Malgré l’identification de contaminations avérées (plomb, cadmium), la grande majorité des sols de France présente des teneurs en éléments traces métalliques plutôt faibles. Certains contaminants sont néanmoins présents dans les échantillons de sols des 2 240 sites analysés, même dans ceux où ils n’ont manifestement jamais été épandus. Il s’agit par exemple du DDT et du lindane, deux insecticides interdits de longue date en Europe mais très rémanents. Le plomb et le cadmium à l’état de traces sont quant à eux sujets à des phénomènes de pollution diffuse, au-delà des zones urbaines et industrielles. Parmi les nombreux polluants organiques analysés, beaucoup ne sont pas, ou que très rarement observés dans les sols. L’analyse réalisée sur l’ADN microbien des sols, tant en quantité qu’en biodiversité, ne fait craindre aucune menace de stérilité. Les micro-organismes représentent un potentiel considérable pour une gestion plus écologique des sols et de la production agricole. Au rang des menaces, outre l’artificialisation des sols, l’érosion est également menaçante car susceptible de remettre en cause la durabilité à long terme de certains agro-écosystèmes.

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