La modulation consiste à adapter les doses d’intrants à l’hétérogénéité intra-parcellaire. Elle permet d’éviter une application uniforme sur toute la parcelle. Se faisant, elle réduit fortement les risques de surdosage à certains endroits, source de gaspillage et de sous-dosage à d’autres, source de pertes de rendement.
La rentabilité économique de la modulation intra-parcellaire dépend de trois facteurs essentiels :
- L’hétérogénéité intra-parcellaire. Plus celle-ci est importante, plus les possibilités d’économie d’intrants et de gain de rendement par rapport à une application homogène au sein de la parcellaire sont importants
- La pratique habituelle de l’agriculteur. La dose d’intrants habituellement appliquée avant la mise en œuvre effective de la modulation détermine le niveau d’économie d’intrants (celle-ci sera d’autant plus forte que l’agriculteur appliquait des doses importantes) et le gain moyen de rendement (celui-ci sera d’autant plus élevé que l’agriculteur appliquait des doses faibles)
- La nature des intrants à moduler. Le retour d’expérience des agriculteurs qui pratiquent la modulation intra-parcellaire et les résultats des expérimentations menées en agriculture de précision permettent de classer les intrants en fonction des gains économiques atteints :
- Fertilisation de fond (P2O5, K2O, MgO, CaO) : de 30 et 60 €/ha/an
- Fertilisation azotée et soufrée : de 15 et 30 €/ha
- Semis : de 5 et 20 €/ha/an
- Protection régulateur et fongicides des céréales à paille : de 5 et 20 €/ha
- Herbicides : de 0 et 40 €/ha/an
Les valeurs les plus faibles correspondent aux parcelles présentant une faible hétérogénéité et aux cultures à plus faible produit brut. Les valeurs les plus hautes : aux situations hétérogènes et à des cultures à fort produit brut.
En effet, d’autres facteurs jouent sur les gains économiques procurés par la modulation, à commencer par la culture, son niveau de rendement et bien évidemment son prix de vente à la récolte, ainsi que le prix d’achat des intrants à moduler.
L’expérience montre que pour les grandes cultures et les cultures industrielles le gain potentiel annuel permis par la modulation intra-parcellaire est souvent supérieur à 100€/ha/an, quand toutes les interventions sont modulées.
La modulation de la fertilisation de fond, en améliorant et en équilibrant progressivement la fertilité chimique des sols permet de faire progresser significativement les rendements, notamment dans les zones où des déficiences minérales ont été détectées par la diagnostic initial. Le gain économique à moyen terme pouvant être supérieur à celui annoncé ci-dessus.